vendredi 24 octobre 2008

ATROPOS

Atropos

Les arbres un à un s'alignent en silence.
Le portail du jardin des Morts grince trop fort.
Les feuilles se détachent, virevoltent et dansent.
S'avance doucement le chariot de la Mort.

Ta famille, tes amis sont là et te soutiennent.
Des fleurs et des couronnes, gais et tristes décors.
Au plus profond de toi s'élève un cri de haine.
Tu voudrais bien hurler pour dire merde à la Mort.

S 'en est allée ta Muse, au pays du trépas.
Sanglote ta tristesse, sanglote ton chagrin.
Ce continent pourri dont on ne revient pas.
Peut-on vraiment y croire que tel est le destin !

Une poignée de terre jetée sur le cercueil.
Pleurs qui broient ton coeur pétri dans la douleur
Pleurs qui dégoulinent et commence ton deuil
Pourquoi faut-il subir tout autant de malheur !

La faucheuse macabre, ta Muse bien-aimée,
Compagnes de tes nuits, elles reviendront toujours.
L'une tu chasseras, l'autre tu dois garder.
La Mort s'effacera, triomphera l'Amour.

Un jour viendra ton tour, un jour viendra ton heure.
Mais le poète est fort et ne crains pas la Mort !
Ne t'imagine pas, Mort, que tu lui fais peur.
Il crie : "Merde à la Mort !" et le répète encor.

Jack BURT


Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer ni rouvrir à son choix;
Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois.
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même;
On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts
Lamartine

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